Mademoiselle Poux a écrit:
Num a écrit:
"There will be blood" vu d'un DVD tombé du camion y a quelques semaines et si je résume "mouaif".
Ah oui non mais non, ça va pas du tout ça, c'est typiquement le film qu'il faut voir dans de bonnes conditions pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur...
ouais bon c'était chez un collègue pour une soirée Oscars on fait ce qu'on peut (et y avait des films pires je crois)
Comme ça m'embêtait un peu cette histoire je suis retourné le voir au ciné
J'ai du mal à voir le chef d'oeuvre absolu mais je reconnais que c'est un grand film (mais j'ai préféré Magnolia.... comme quoi).
En fait, c'est la partie "qui se veut une fresque" que je trouve longue et pas très passionnante. Disons que j'ai trouvé ça classique (bien fait certes mais bon). Le début est tout de même un modèle de narration sans paroles.
Là où le film va vers des sommets en revanche, c'est dans la description de Daniel Plainview, son caractère étant très compliqué (méchant?? oui mais pas tant que ça ou pas toujours). Le point d'orgue du film est dans la confrontation (et l'évolution de cette confrontation) avec le prédicateur Eli. En revoyant le film, j'ai pensé moi aussi à "Face à Daniel Day-Lewis, Paul Dano réussit (et c'est un exploit !) à exister en jeune prédicateur illuminé." car c'était tout à fait ça. A mon sens, la révélation du film (= le film où il crève l'écran, pas "sa première apparition) c'est Paul Dano qui est splendidissime dans ce rôle.
Daniel Day Lewis est aussi très très bon, mais hélas pour lui on ne s'attendait pas à moins de sa part et c'est du "comme d'habitude". Normal qu'il remporte la statuette.
Cela dit la scène "I've abandonned my child" (que j'ai guettée donc) est moins une excellente scène de jeu de DD Lewis qu'une fabuleuse scène dans son ensemble (et une scène miroir tragicomique en plus quand on voit comment il passe d'un truc qui est (se veut?) larmoyant à une remarque ironique) qui montre le caractère des deux protagonistes et un stade de l'évolution de leur relation.
Ce film méritait-il plus l'oscar du meilleur film que celui des frères Coen (en n'oubliant pas que souvent les Oscars sont pas non plus pour des chefs d'oeuvre absolus ou mérités... genre Shakespeare in love sacré alors qu'en face il y avait notamment "La ligne rouge", "Il faut sauver le soldat Ryan" ou "La vita è bella"... excusez du peu) : ben je sais pas.. perso je dirai "match nul", y a des années où 2 films mériteraient la statuette.
Ce film est ambitieux (peut-être plus que celui des frères Coen) mais je ne suis pas persuadé qu'il soit un chef d'oeuvre pour autant car la partie "fresque" est, à mon sens trop longue par rapport à l'étude des personnages qui elle est bien pensée (Eglise contre (ou avec) capitalisme), réalisée, jouée.
J'ai préféré Magnolia du même réalisateur. Ca n'empêche pas que "There will be blood" est un film marquant qui fera date et qui est bien au dessus de pas mal de films.
Mais j'ai déjà mon coup de coeur de l'année (il reste près de 10 mois je sais, j'espère qu'il y aura mieux)
Je suis pas super fan de Michel Gondry... pas autant que d'autres on va dire. J'ai pas vu
Human nature, j'ai beaucoup aimé
Eternal Sunshine of the spotless mind (un film à la fois mélancolique et optimiste), j'ai été plus hermétique à
La science des rêves (un peu trop onirique pour moi je crois, tant pis). Mais quand j'ai vu la bande annonce de
Be kind rewind , je me suis dit que j'avais envie d'aimer ce film. Aussi j'y suis allé et j'ai eu raison ;)
Dans une petite ville du New Jersey, Mr Fletcher (Danny Glover) a un petit magasin de locations de video (VHS uniquement) dans un immeuble délabré où est né le grand jazzman Fats Waller. Le temps d'un voyage, il laisse le magasin à Mike (Mos Def). Le souci c'est que son ami Jerry (Jack Black) suite à une péripétie démagnétise toutes les cassettes du videoclub. Pour pouvoir les louer tout de même, ils vont re-tourner les films ... avec les moyens du bord (c'est à dire pas grand chose

).
Comme souvent chez Gondry, ça fourmille d'idées, d'effets visuels non sophistiqués (pas de super effets 3D, là c'est plus carton et aluminium). L'idée de base est très drôle mais suffit-elle à faire un film? Non bien sur c'est pour ça que suite aux excellentes parodies de films cultes (ahhh Ghostbusters), Gondry nous entraîne vers un film "de quartier" où le cinéma unit des gens (toutes proportions gardées, y a un petit air de Cinema Paradiso). Du coup de drôle, le film se fait plus mélancolique, plus humain. Et ça touche juste, j'ai été super ému de voir ces deux énergumènes faire des films avec des bouts de ficelle pour les gens de leur quartier. On égratigne un peu au passage les Majors du cinéma, on réhabilite les effets spéciaux du début du cinéma, on montre la partie féérique. Mais tout ça sans vision onirique débridée ni voyages temporels, c'est simplement juste. C'est beau c'est du cinéma foutraque et brinquebalant qui fait envie, qui fait réfléchir, qui fait du bien et ne nous prend pas pour des cons.