C'était vraiment une superbe soirée qu'on a vécue ce 2 décembre 2009, comme Bruno l'a dit sur le blog de
Fred Hidalgo :
Citation:
Ecoute, le concert d’hier soir, c’était même plus un concert, c’était de la magie pure.
Et pourtant ce show, j’ai dû le voir au moins quarante fois, mais jamais il n’était allé aussi loin dans l’extraordinaire. Bien sûr je ne suis pas objectif mais franchement, dès la fin du premier morceau (« La Maigrelette »), je voyais – planqué en coulisse derrière un pendrillon – la salle, avec ses yeux rêveurs et le sourire collé aux lèvres.
Les vingt premières minutes du spectacle ont suivi la trame habituelle, les cinq morceaux qui te happent dans le monde magique d’Amélie, où tu te dis « mmmmh, on est bien ici ». Et puis d’un coup, au démarrage du morceau « De nous non », le Fred Radix qui surgit du ventre du piano et qui nous met un bazar monstre en plein set ! Ça enchaîne sur « Les Pissotières » et « Mon docteur », complètement rock’n’roll, il fait 50 degrés dans le Train-Théâtre rempli à craquer !
C’est là que les premières notes du « Citronnier » se mettent à résonner, Amélie entonnant le premier couplet de la ballade en traversant la scène lentement. Elle est suivie, au ralenti aussi, par quelqu’un en contre-jour qui avance vers le centre. On entend chuchoter : « c’est Nilda Fernandez. » La première note de chant confirme immédiatement la rumeur qui se transforme en tonnerre d’applaudissements, recouvrant cette voix complètement extraordinaire qui enchaîne le deuxième couplet. On aurait presque dit que la chanson avait été écrite pour ces deux voix.
Le spectacle continue ensuite avec l’impressionnant « Errant » au final digne de Pink Floyd, puis le très émouvant « Linge de nos mères » qu’Amélie offre à la sienne, présente dans la salle, bien sûr, pour cette dernière représentation.
On frôle le burlesque ensuite quand les garçons, absents sur le « Linge » réapparaissent soudain à l’intérieur de la Porte, pas tout à fait comme Amélie l’avait prévu ! Ils ont profité du morceau précédent pour aller se changer et voilà Guillaume (flûte) déguisé en mime Marceau, Antoine (piano) en Elvis Presley et Olivier (guitare) en vengeur masqué ; il faudra bien deux minutes à Amélie pour sortir du fou rire qui envahit la salle !
« Elizabeth » conclut la séquence fou rire sur une explosion de salle mémorable avant qu’Amélie n’introduise la chanson suivante un peu gênée : « Nous allons vous interpréter une chanson d’Anne Sylvestre qui est en concert en Suisse ce soir et n’a pas pu venir mais nous pensons très fort à elle. Ça s’appelle “Les gens qui doutent”. » L’astuce fonctionne puisque après le léger silence qui suit la fin du premier couplet de ce superbe morceau, Anne Sylvestre sort de la coulisse où elle était cachée et entonne le deuxième couplet dont on n’entendra pas un seul bout de texte étant donné que la salle vient d’exploser à nouveau et applaudit pendant au moins une minute. Amélie m’a confié après le concert qu’elle n’avait jamais été autant émue sur scène que pendant ce moment-là.
Le final a démarré alors avec « Marchons » où toute l’équipe se débranche et part jouer au milieu des gradins, puis « La Fève » et ce grand « ooooooh » d’étonnement lorsqu’une Amélie de trois mètres de haut apparaît soudain au piano ! Puis « Le Gros Costaud » et l’intervention totalement inopinée et très poétique de Gérard Morel qui conclut le titre. Et pour finir, devant une salle debout depuis cinq minutes, une reprise des « Crayons » de Bourvil (dont le nom « Amélie-les-crayons » est tiré) avec tous les invités… avant « Ta p’tite flamme », qui est presque devenue l’hymne d’Amélie-les-crayons, où je suis venu l’accompagner à la guitare.
Près de deux heures de spectacle, donc, où on a probablement fait le tour de toutes les émotions qui existent ! Et puis, comme chaque fois depuis deux ans, le sourire scotché sur les visages des spectateurs dans le hall qu’Amélie et l’équipe sont venus rejoindre ensuite. C’est un hasard mais c’était la centième représentation. Les premières répétitions avaient démarré en décembre 2006, il y a juste trois ans, un an avant la sortie de l’album et le début de la tournée. Une très belle aventure, avec un début, une vie et une fin d’une simplicité et d’une beauté que je souhaite à tous les artistes.
Bruno Cariou